Le ministre de la Santé, François Braun, a déclaré lors d’une interview datant du 16 mai que le vide juridique concernant la vente d’hexahydrocannabinol (HHC) en France devait être comblé au plus vite. Quelques semaines plus tard, le HHC, ainsi que deux de ses dérivés (HHCO et HHCP) ont été officiellement classés parmi les stupéfiants. Voici plus de détails sur cette classification.

L’apparition récente du HHC sur le marché français

Le HHC est une nouveauté sur le marché français. Il a attiré l’attention des consommateurs en quête de nouvelles expériences. Ce composé était synthétisé sous forme de poudre et est ensuite associé à une solution liquide pour être utilisé de différentes manières. Certains commerçants le proposaient sous forme d’huile, de puffs, d’e-liquides destinés à la vape, de distillat ou encore de bonbons imprégnés. La vente de ce produit se faisait à travers divers canaux, notamment les boutiques de CBD qui voyaient là une opportunité d’élargir leur gamme de produits dérivés du cannabis.

Les consommateurs de l’hexahydrocannabinol témoignaient d’effets psychotropes similaires à ceux de la marijuana, ce qui contribuait à l’attrait du produit. Parfois commercialisé sous l’appellation de “cannabis légal”, le HHC jouait sur la confusion entre la légalité du CBD et la nature réglementée du THC. Cette tromperie avait pour but de séduire les utilisateurs en quête de sensations similaires à celles du cannabis, mais sans enfreindre la loi.

Cependant, derrière cette apparence trompeuse de “cannabis légal” se cachaient des effets potentiellement néfastes pour la santé. Les consommateurs ne se doutaient pas des risques associés à cette substance. En réalité, le HHC partage des similitudes structurelles et pharmacologiques avec le THC, le principal composé psychoactif du cannabis.

HHC : Une structure chimique similaire au THC avec des effets néfastes sur la santé

La décision d’interdiction du HHC intervient suite à des études menées par les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A). Elles ont conclu qu’il présente un risque d’abus et de dépendance similaire à celui du cannabis. En raison de sa ressemblance avec le THC, le HHC est classé comme stupéfiant en France.

Quels sont les effets du HHC ?

La consommation de HHC ou de ses dérivés provoque des effets psychotropes tels que la relaxation, la perte de contrôle ou l’augmentation de l’énergie. Elle peut aussi engendrer l’apaisement psychologique, le soulagement de la douleur, la légèreté corporelle et mentale ainsi que l’élévation de la température corporelle.

Qu’en est-il de dangers du HHC pour la santé ?

Des études et les rapports de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MIDELCA) ont souligné les risques majeurs pour la santé. Il a été recensé des problèmes cardio-respiratoires graves tels que la tachycardie, l’hypertension artérielle, la douleur thoracique et les modifications de l’électrocardiogramme. Dans les cas extrêmes, cette molécule peut entraîner un arrêt cardiorespiratoire fatal.

Une consommation chronique de HHC et d’autres cannabinoïdes synthétiques accroît le risque de troubles psychotiques comme la schizophrénie. Il en est de même de l’augmentation des troubles dépressifs, des risques suicidaires, des hallucinations persistantes.

Il faut aussi souligner le risque d’addiction associé au HHC. Selon le Guide des Nouveaux Produits de Synthèse, les cannabinoïdes synthétiques, dont le HHC, présentent un risque élevé de dépendance. Une consommation régulière peut entraîner des symptômes de sevrage et une dépendance psychologique.

Une décision suivant le pas d’autres pays

La France suit les traces d’autres États qui ont déjà interdit le HHC. Parmi ces pays, il y a l’Autriche, la Belgique le Royaume-Uni, le Danemark et bien d’autres. Tous ont pris des mesures similaires en vue de prohiber cette substance. Ces décisions ont été motivées par les risques d’abus, de dépendance et les effets dangereux sur la santé associés à la consommation de HHC.

Ces mesures d’interdiction ne sont pas prises à la légère. Elles reposent sur des évaluations approfondies des risques et des preuves scientifiques disponibles. En prenant des dispositions préventives, les autorités cherchent à sauvegarder la santé des individus et à prévenir les conséquences dommageables pour la société dans son ensemble.


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