La vape est considérée comme une alternative efficace dans le cadre du sevrage tabagique. Toutefois, une récente étude s’est penchée sur la possibilité d’arrêter la cigarette électronique grâce à un médicament d’aide à l’arrêt du tabac. Les éléments de réponse suivants apportent des éclaircissements sur cette recherche, la méthodologie utilisée et les résultats.

Sevrage tabagique et arrêt du vapotage

Le nombre de vapoteurs s’est considérablement accru dans le monde pendant les six dernières années. Sur le territoire français, ce marché a pris de l’ampleur en 2017 avec une augmentation des ventes des produits de vapotage. Il est passé de 15 % à 21 % l’année suivante sans connaître un ralentissement depuis ce temps.

Les derniers chiffres disponibles et recueillis par l’institut d’études Xerfi en 2022 indiquent que l’Hexagone compterait environ trois millions de vapoteurs. Dans le lot, le nombre de fumeurs en France a diminué parce que certaines personnes se sont tournées vers la cigarette électronique.

Dès lors, il serait idéal d’en faire de même avec la vape et d’aboutir à un processus de sevrage de l’e-cigarette. L’aide au sevrage tabagique est prouvée et bien documentée, mais le contraire l’est beaucoup moins, car il s’agit d’un produit nouveau.

Focus sur Champix, le médicament très utilisé dans le monde

Il faut déterminer si les médicaments efficaces pour arrêter de fumer le sont également pour arrêter de vapoter. Les chercheurs du Center of Excellence for the Acceleration of Harm Reduction (CoEHAR) ont essayé de résoudre cette équation. Parmi les médicaments ciblés pour contribuer au sevrage tabagique, il y a Champix qui est aussi appelé Chantix aux USA.

Prescrit sur ordonnance médicale, il est recommandé en cas d’échec d’autres traitements si ceux-ci n’ont pas eu les effets escomptés. Chantix contient une molécule active, la varénicline qui est un antagoniste partiel des récepteurs nicotiniques cérébraux. Elle offre un double mode d’action, à savoir la stimulation de ces derniers et par ricochet la réduction de l’envie de fumer.

Elle favorise aussi un blocage perpétuel de sorte à empêcher la fixation de la nicotine sur la partie cérébrale. En France, Champix est remboursable à seulement 0,5 mg à hauteur de 65 % et son prix de vente est de 54,98 euros. L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) indiquait en 2019 quelques chiffres dans un rapport. La part du marché de Champix équivalait à 3,5 %, en diminution comparativement à l’année précédente où le pourcentage était de 4,7 %.

L’effet de la varénicline sur l’arrêt du vapotage

Durant leurs travaux, les chercheurs ont voulu examiner l’efficacité et l’innocuité de cette molécule active. Ils ont considéré 1 mg deux fois par jour, qui sera administré sur une période de 12 semaines avec un suivi jusqu’à la vingt-quatrième semaine. Ils ont basé leurs recherches sur les conseils de sevrage de la vape, fournis par des vapoteurs exclusifs ayant l’intention d’arrêter de vapoter.

L’échantillon de cette étude comprenait 371 utilisateurs de cigarette électronique qui ont été sélectionnés sur certains critères. Pour être éligibles, les candidats devaient avoir l’habitude de vapoter quotidiennement, et ce, depuis au moins un an. Ils doivent avoir effectué une tentative d’arrêt de vaper par le passé avec un abandon du vapotage d’au moins une journée.

Pour finir, ils doivent exprimer une volonté d’arrêter de vaper et de limiter leur fréquence de vapotage d’au moins la moitié avant la date cible. Sur la base de ces critères, 140 personnes ont été prises pour participer à l’étude, sur les 371 de départ.

La méthodologie de l’étude

L’étude s’est déroulée sous forme d’essai en double aveugle, randomisé avec des groupes en parallèle et contrôlés par placebo. Les participants sont séparés en deux lots comprenant chacun 70 personnes. Le premier groupe a reçu une dose classique de Champix et le second a reçu un simple comprimé sans aucun effet.

Après la première visite médicale de contrôle, les acteurs sont amenés à revenir fréquemment à la clinique pour un suivi. Ce dernier se fera une fois par semaine, pendant 12 semaines suivant une méthodologie bien définie. En effet, les séances des semaines 4, 6 et 8 se sont déroulées par appel téléphonique et non en présentiel. Lors des visites physiques, plusieurs tests sont réalisés pour vérifier les modifications de :

  • la consommation de nicotine (l’IUN),
  • des taux d’eCO (monoxyde de carbone expiré),
  • la pression artérielle,
  • la fréquence cardiaque,
  • du poids/IMC.

Un questionnaire était également distribué aux participants pour évaluer l’effet du sevrage tabagique et des évènements indésirables. L’étude a continué de la douzième jusqu’à la vingt-quatrième semaine sans que les deux groupes reçoivent de traitement.

Les résultats de l’étude

Pour contrôler l’arrêt du vapotage, un prélèvement de salive a été effectué sur les participants pour mesurer le pourcentage de cotinine. Au total, 113 personnes sur les 140 ont complété les recherches et n’ont manqué aucune visite médicale. Il y en a 57 parmi ceux qui ont reçu la varénicline et 56 dans le lot du placebo.

Les résultats ont démontré que cette molécule est vraiment efficace pour arrêter de vapoter, contrairement au placebo. Cependant, le taux de rechute (la reprise du vapotage) s’est accru avec le temps dans le groupe des participants traités avec la varénicline.

Les chercheurs sont parvenus à la conclusion selon laquelle cette molécule est supérieure au placebo et augmente les chances d’arrêter de vapoter. Champix est donc une solution intéressante pour les vapoteurs qui souhaitent passer au sevrage de la cigarette électronique.


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